Depuis quelques semaines, un nouveau concept fait son chemin chez les développeurs : le “Vibe Coding”. Mais cette approche peut également s’appliquer à n’importe quel travail de prompting avec l’IA.
Popularisé par le co-fondateur d’OpenAI, Andrej Karpathy, le vibe coding est une approche où les développeurs utilisent des instructions en langage naturel pour générer du code avec l’intelligence artificielle, en se concentrant davantage sur les concepts que sur la technique ou la syntaxe. Karpathy décrit cette méthode comme une manière de “se laisser totalement porter par les vibes” et “d’oublier que le code existe même”.
Son émergence coïncide avec l’arrivée de créateurs non-codeurs qui développent des applications en quelques jours avec l’aide d’outils IA comme Cursor ou Windsurf, en faisant du codage instinctif, bref… du “vibe coding”.
“Vibe Prompting” enters the chat
Si vous travaillez en communication, en marketing ou en création de contenu, le concept dérivé, qu’on appelle “Vibe Prompting”, va vous parler.
On oublie les briefs ultra-techniques, et on parle à l’IA comme on parlerait à un collègue ou à une directrice artistique : “Écris-moi un texte qui sent le printemps et la renaissance”, “Génère une image qui évoque un mélange entre Wes Anderson et un clip des années 90”, “J’aimerais que ça respire, que ce soit léger, aérien”, etc.
C’est exactement ça, le vibe prompting. Sauf que là, c’est une IA qui doit comprendre. Résultat ? Plus d’exploration, plus de nuances, et souvent, de meilleures surprises créatives. On crée quelque chose par itération, comme un artiste et sa toile.
Mais aussi, l’humain ne s’adapte pas à la machine, c’est plutôt l’inverse.
Avec le “Vibe Prompting”, on s’approche d’une interaction plus naturelle, plus proche de la vraie direction artistique. On ne se contente plus de décrire un objet ou une action, on transmet une intention, une émotion. L’IA devient un assistant qui capte notre vision globale plutôt qu’un simple exécutant de consignes mécaniques.
Grok et le mode “Unhinged” : une illustration des “vibes” en action
Un exemple notable de cette tendance de vibing est l’introduction par xAI de différentes personnalités pour Grok 3, notamment le mode “Unhinged” (“déchaîné”). Ce mode permet à l’IA d’adopter un ton plus libre et moins conventionnel, offrant des réponses plus audacieuses et surtout… imprévisibles. Cette personnalisation du ton et du style démontre comment les vibes peuvent être intégrées dans les interactions avec l’IA, permettant aux utilisateurs de choisir l’ambiance qui correspond le mieux à leurs besoins ou préférences.
GPT-4.5 et l’évaluation des “vibes”
L’idée des vibes avec l’IA fait son chemin. OpenAI a même introduit un critère appelé “vibes”, qui analyse comment un modèle perçoit et restitue le ton voulu par l’utilisateur. Lors de tests à l’aveugle, son nouveau LLM GPT-4.5 posséderait une meilleure compréhension des vibes et s’adapterait mieux aux variations de ton et d’intention. Il montre aussi une intuition esthétique plus forte et une créativité accrue, excellant dans l’aide à l’écriture et au design.
Sam Altman, PDG d’OpenAI, a déclaré avant le lancement de GPT-4.5 que ce modèle est “le premier à donner l’impression d’interagir avec une personne réfléchie”, mettant en avant sa capacité à fournir des réponses émotionnellement intelligentes.
Cela signifie que l’IA est de plus en plus capable de comprendre et de générer des contenus en fonction du ressenti souhaité, renforçant l’efficacité du vibe prompting et ouvrant la voie à des interactions encore plus intuitives et personnalisées.
Le vibe prompting a des implications pour notre travail :
- On peut maintenant guider l’IA avec l’émotion voulue. Résultat : plus de spontanéité et un gain de temps considérable.
- Une marque, c’est une atmosphère, une attitude. Le vibe prompting permet d’entraîner une IA à capter cet ADN et à générer des contenus qui respectent cette cohérence.
- En jouant sur les vibes, on explore des variations inattendues, plutôt que de s’enfermer dans un brief trop précis.
Notre interaction avec l’IA change
On parle beaucoup d’IA et de créativité, souvent en opposant les deux. Mais le vibe prompting montre qu’on peut se servir de l’IA sans perdre l’âme du processus créatif.
On passe d’un modèle où l’IA exécute des tâches à un modèle où elle comprend un brief comme un humain le ferait. On ne lui dit pas quoi faire, on lui dit quelle émotion transmettre.
Et si on va plus loin, on peut imaginer que demain, les IA seront encore plus sensibles à ces nuances, au point où elles capteront nos références culturelles, nos inspirations et même nos hésitations.
Personnellement, je préfère cette dynamique où l’IA s’adapte à notre vibe, plutôt que celle où nous devons lui parler d’une façon technique, comme à une machine.